Vassily Kandinsky : musicien de la peinture
Nous sommes en 1911, un événement va bouleverser à jamais la conception même de l’art, Vassily Kandinsky signe la première œuvre abstraite de l’histoire, une aquarelle composée seulement de traits et de taches de couleur Peinture avec cercle.
Plus loin que l’expressionnisme d’un Vincent Van Gogh, plus loin que le cubisme d’un Picasso ou d’un Georges Braque, au-delà du fauvisme de Paul Gauguin, Vassily Kandinsky donne naissance à une peinture qui se nourrit essentiellement d’émotions et de sensations pour faire éclore des sentiments intérieurs.
« C’est par la sensibilité seule que l’on parvient à atteindre le vrai dans l’art. » Vassily Kandinsky
Doctorant en droit et en économie, il ne découvre sa vocation de peintre qu’à l’âge de 31 ans.
Ses premières grandes peintures suivent les tendances picturales en cours au début du XIXe siècle, l’impressionnisme tout d’abord avec La Vieille Ville peinte en 1902, Le Cavalier Bleu en 1903, puis le néo-impressionnisme et le fauvisme. Là, les couleurs ne se mélangent plus, mais sont juxtaposées sous forme de petites touches : La vie mélangée -1907-, L’Hiver -1909-.
De La vie mélangée, il dira :
« l’enjeu principal était de restituer le désordre entre les masses, les taches et les lignes, j’ai utilisé une perspective aérienne afin de pouvoir superposer les figures. Pour ordonner, selon mon souhait, la répartition des taches et l’utilisation des traits, il fallait à chaque fois trouver un prétexte concernant la perspective. »
Avec La Montagne bleue -1908-1909- la composition est encore palpable, mais la voie vers l’abstraction se dessine, les détails réalistes sont absents, la couleur est appliquée indépendamment de la forme : deux grands arbres, l’un jaune, l’autre rouge encadrent une montagne bleue. Au bas de la toile, en couleurs vives toujours, on distingue trois cavaliers et quelques personnages aux formes suggérées.