« Troppo ver » !
« Trop vrai : c’est ainsi que le pape Innocent X aurait qualifié son célèbre portrait. On raconte également, que passant devant la toile, un camérier aurait effectué une génuflexion, pensant qu’il s’agissait du Pape en personne.
Peintre de la vérité
La vérité, c’est bien ce qui qualifie la peinture de Diego Velásquez.
Sans aucune fioriture, ni superflu, sans pour autant nuire aux détails, il va à l’essentiel rendant ses œuvres extrêmement vivantes et si proches de la réalité.
Diego Vélazquez – Autoportrait,1643
Quel que soit son modèle, des personnages royaux aux scènes de rues, la franchise émerge de ses toiles.
Point de théâtralité, mais de la sincérité teintée de retenue et beaucoup d’humanité.
De ses pauvres, de ses nains et de ses bouffons, on retient leur dignité. De ses portraits de cours émergent un réalisme sans fard, très rare à l’époque où l’embellissement est de mise.
Cette attitude directe a sans doute plu au roi Philippe IV qui en fait son peintre officiel. Tout comme Le pape Innocent X qui pose pour un portrait, inhabituel encore à cette période où la papauté dirigeait vraiment le monde.
Cette fois aussi, sans magnificence ni arrangement avantageux, le pape est dans sa réalité : on remarque les rougeurs de son visage, la fatigue de ses traits. Troop ver !
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