Sur fond d’humour, de rêves, de clins d’œil et de jeux d’illusion, il sublime le quotidien. Paravents, chaises, tables, secrétaires invitent au voyage, entre commedia dell’Arte et surréalisme.
Piero Fornasetti recouvre de ses motifs aussi bien les foulards que le mobilier, les murs que les paravents, les assiettes, les plateaux que les porte-parapluies.
« L’accueil fait à mes créations m’a montré que ce que je faisais était plus que de la décoration. C’était une invitation à la fantaisie, à la réflexion, à l’évasion de ce qui nous entoure, et qui est si mécanisé, si peu humain. C’était autant de billets de voyage vers le royaume de l’imagination.«
Mais derrière cette profusion et ce grain de « folie », se cache un travail de fourmi et l’obstination d’un homme à expérimenter tous azimuts.
« J’ai vécu dans une pièce où le lit prenait toute la place ne laissant qu’un passage de 32 centimètres. Je restais au lit du matin au soir, je restais au lit à dessiner. C’est ainsi que j’ai couvert des restes de rêves céramiques, meubles et objets, et que j’ai déposé dans chaque œuvre un message, un petit récit, parfois ironique, et muet bien sûr, mais audible par qui croit en la poésie.«
Galerie, notre sélection (cliquez, pour ouvrir au format diaporama) :
« Autre point fondamental : tout mon travail se fonde sur le dessin : le dessin comme discipline, comme mode de vie et façon d’organiser son existence, et comme étude ininterrompue des choses, dans leur essence. Je suis pour l’ordre, ce qui ne veut pas dire que je ne sois pas fasciné par le hasard et l’imprévu.«
Dans les années 1970, il ouvre plusieurs boutiques, à Milan et à Turin, et s’intéresse au monde de la mode collaborant avec Dolce & Gabbana et Valentino.
L’influence de Fornasetti rayonne toujours, ses créations demeurent des sources d’inspiration pour les designers tels Ettore Sottsass, Andrea Branzi ou encore Philippe Starck.
Disparu en 1988, son fils Barnaba Fornasetti poursuit l’œuvre de ce père et réussi à continuer l’histoire.
« Je travaille comme lui, en réinventant de nouvelles images à partir de ses dessins, sans les dénaturer, ou en trouvant de nouveaux supports. »
Papier peint au motif zèbres avec l’éditeur britannique Cole & Son, fauteuils et luminaires avec l’architecte britannique Nigel Coates, « De Piero, j’ai hérité la volonté d’imaginer, d’inventer, de rêver pour ainsi dire, tout éveillé. »