Ensemble, ils réalisent les projets les plus fous : les couvertures des revues Domus et Stile, du mobilier tel que le cabinet Architettura de 1951, et de nombreux décors : les fresques du Palais Bo de Padou (1942), le réfectoire de la caserne de la Place Sant’Ambrogio, le Casino de Sanremo, la Casa Lucano (1951), ou encore les cabines et les salons du paquebot Andrea Doria (1952).
Pour habiller d’images les objets qu’il sélectionne, Piero Fornasetti puise dans l’immense documentation qu’il s’est constituée tout au long de sa vie car il avait la manie de découper les Unes de journaux, de déchirer les pages de magazine et de livres, reprenait des vues d’intérieurs d’église ou de châteaux, des motifs de soleil, de ruines et d’obélisques, etc
Car le créateur est avant tout un « trouveur » et un arrangeur de talent : il déniche, décline, adapte, transforme, mixe, recrée, détourne.
« J’ai rassemblé des milliers de documents sur ce que l’on appelle « les arts décoratifs » ; trouver, puis disposer au sein de la collection, pour pouvoir l’utiliser au moment voulu dans mes créations, une référence esthétique, voilà quelque chose de fondamental et qui donne un sentiment de tranquillité, autre plaisir du « collectionneur ».
Son motif le plus c
élèbre est ce visage de femme découpée dans un magazine français du XIXe siècle, la cantatrice lyrique Lina Cavalieri, visage rond au regard mélancolique et énigmatique. Il la reproduit à l’infini dans la série « Thèmes et Variations », un éventail de 450 objets de design comprenant des assiettes, plateaux, théières, presse-papiers, bougeoirs…
Alors que le modernisme aux formes simples et épurées s’impose dans les années 30-60, Fornasetti met en avant l’ornementation et le style d’inspiration classique, puisant ses motifs dans la culture européenne : l’Antiquité, la Renaissance italienne, les peintures de Giotto et Piero della Francesca, les architectures de Palladio….
