L’Art Brut, cet Art Singulier
Il poursuit ses recherches et invente l’expression « Art Brut » (dont il a déposé le brevet) pour désigner l’art produit par des non professionnels travaillant en dehors des normes esthétiques convenues, restés à l’écart du milieu artistique ou ayant subi une rupture sociale et psychologique suffisamment forte pour qu’ils se retrouvent totalement isolés et se mettent à créer.
« Le vrai art, il est toujours là où on ne l’attend pas. Là où personne ne pense à lui, ne prononce son nom ».
extrait de « L’art brut préféré aux arts culturels » qu’il publie à l’occasion de sa première exposition en 1949.
Jean Dubuffet travaille par série. En 1944, les Vues de Paris l’inspirent Métro 1 , Métro 2 puis ce sera le jazz avec son Jazz Band en 1945. Il écrit :
« j’étais à cette époque un fervent du jazz et d’Armstrong et j’avais dans la tête des tableaux qui en soient une équivalence sur le terrain de la peinture «
(prospectus II, p. 477, extrait d’une lettre de Jean Dubuffet à Jean L’Anselme, Paris, 14 juin 1963).
Succède ensuite Les Macadam et Cie en 1945, les Paysages grotesques en 1949, Tables paysagées en 1951-1952 et Lieux momentanés, pâtes battues (1953). La critique d’art n’y voit que « vaines pitreries » et « dangereuses escroqueries ».
Les techniques employées sont des plus variées : collage d’éléments divers, fragments de papiers peints, sable, goudron, paille, cailloux, débris et poussières remplacent la lisse peinture.
Il y a de l’Hourloupe dans l’air !
– Les années 1962 à 1974 sont consacrées au vaste cycle de L’Hourloupe, c’est la partie la plus connue et la plus spectaculaire de son œuvre.