Les ennemis des forces du mal !

 

Le geste est précis et sans appel, l’arme au poing, tout en évitant de croiser son regard qui pétrifiait de terreur quiconque s’en approchait, Persée tranche la tête de la Gorgone Méduse tout en contrôlant son geste dans le bouclier-miroir.

A ses pieds gît le corps ailé de cette dernière, sa main gauche s’élevant, pour chercher, en vain, sa tête…

Dans cette représentation Camille Claudel saisit le moment où Persée, dans un geste triomphal, brandit au-dessus de lui, la tête horrifiée et coiffée de serpents, de celle qui lui faisait ombrage.

Mais il prend soin de ne pas l’observer en face, car malgré sa décollation Gorgone conserve ses capacités de nuisance…

Il fixe donc son regard dans le bouclier-miroir qu’il tient dans sa main droite. Mais miroir, mon beau miroir, celui-ci lui renvoie aussi par ricochet son propre visage…

Double visage donc, plus terrible encore, où se mêlent la rage d’être morte et la haine d’être « soi » (détentrice du passé!), la douleur de ne plus être et la douleur d’exister… avec tout l’héritage à porter !

Persée se pensait délivré de ses terreurs en décapitant Gorgone. Mais qui, dans le miroir, se découvre, lié à jamais !

Depuis Freud, nous savons l’intelligence redoutable de l’inconscient qui, à travers des actes apparemment incompréhensibles, se souvient à notre place !

Camille Claudel - Petite Châtelaine de La Piscine

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