Sonia Delaunay fait entrer l’art dans la vie !

Que ce soit pour l’illustration du poème de Blaise Cendrars « Prose du transsibérien et la petite Jehanne de France« ,

Sonia Delaunay - Illustration des poèmes de Blaise Cendrars

premier livre-objet, à la réalisation des tissus imprimés et robes de haute couture pour sa « Boutique Simultané », c’est toujours en véritable peintre qu’elle travaille, ses ouvrages sont des œuvres d’art à part entière, comparables à ses meilleurs tableaux.

C’est ici le royaume de l’abstraction, d’une géométrie constante mais souple, vivante, soulevée par l’allégresse de l’inspiration, par le jeu capricieux du pinceau, par la joie triomphante de la couleur.

Du fauvisme aux couleurs éclatantes de ses premières toiles – Philomène (1907), Jeune fille endormie (1907), Nu jaune (1908) – Robert Delaunay écrit dans ses Cahiers inédits :

Venue de l’Orient vers l’Occident, elle porte en elle cette chaleur, cette mysticité caractéristique et classique, et sans se briser au contact occidental, au contraire, se recréer en trouvant son expression constructive par ce frottement, s’amplifie et se développe en une transformation où les éléments qui composent son art se transfusent en un art nouveau, qui a ses caractéristiques(…). Elle possède à l’état atavique la couleur.

 

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Au sujet de ces dessins :

« Elle créé ses harmonies, ses rythmes colorés dans la vie même (…) à la façon des poèmes de couleur. Elle ne copie pas l’ancien, elle invente, dans l’atmosphère, dans la lumière du pays (…) C’est bien le rythme de la vie moderne, son prisme, son illumination, les couleurs de son fleuve. »

L’éditeur Jacques Damase ajoute :

« Même en dehors du fauvisme, Sonia appartient, par la couleur de ses premiers tableaux à l’espèce des grands fauves. Sa force de création est instinctive comme la puissance animale. »

Sonia Delaunay est la première femme à avoir eu, de son vivant, une rétrospective au musée du Louvre en 1964, exposition inaugurée par André Malraux.
Elle décède le 5 décembre 1979 à Paris. Elle laisse une œuvre considérable, encore source d’inspiration intarissable pour de nombreux artistes et créateurs.
Le Musée national d’art moderne, le Centre Georges-Pompidou et la Bibliothèque nationale de France possèdent la majorité d’entre elles.

« Tout est sentiment, tout est vrai. La couleur me donne la joie, disait Sonia Delaunay. »

En parcourant l’exposition que lui a consacré le Musée d’art moderne de la ville de Paris puis la Tate Modern de Londres la joie était contagieuse ! 

 

Pour aller plus loin : 

Musée d'Art Moderne de la ville de Paris

 

Tate Modern de Londres
   

 

Vidéos :

« Les couleurs de Sonia Delaunay » Vidéo réalisée par le Musée d’Art Moderne à l’occasion de cette exposition

« Portraits de femmes artistes : Sonia Delaunay» Vidéo de l’Ina, entretien avec l’artiste

 

La boutique Sonia Delaunay