Klimt fait Sécession !
C’est d’une façon originale que la Pinacothèque nous a invité à redécouvrir ce mouvement d’art viennois du début du XXe siècle, la Sécession, en parcourant les œuvres de son plus illustre représentant : Gustav Klimt.
Nous sommes en 1897, de grandes figures de l’art et de l’architecture tels Josef Hoffmann (architecte) , Koloman Moser (peintre-designer), Josef Maria Olbrich (architecte et fondateur de l’art nouveau) et Gustav Klimt (peintre et graveur) unissent leur force pour contrer la très officielle association d’artistes, le Künstlerhaus, qu’ils jugent trop conservatrice, académique et très impliquée dans le marché de l’art.
La Sécession de l’Art Nouveau
Ce mouvement -dérivé de l’Art Nouveau-, qu’ils baptisent « Sécession » (séparation), se veut plus une pensée générale contre la marchandisation de l’art et son élitisme sclérosant qu’un mouvement artistique précis. La Sécession ne fait pas l’objet d’un programme encadré sur le plan stylistique, mais propose une réflexion sur l’art.
Dans le premier numéro de Ver Sacrum, Hermann Bahr s’explique :
« Notre art n’est pas un combat des artistes modernes contre les anciens, mais la promotion des arts contre les colporteurs qui se font passer pour des artistes et qui ont un intérêt commercial à ne pas laisser l’art s’épanouir. Le commerce ou l’art, tel est l’enjeu de notre Sécession. Il ne s’agit pas d’un débat esthétique, mais d’une confrontation entre deux états d’esprit. »
A la recherche d’un art global
Leur pensée commune est de susciter un intérêt pour l’art en même temps que d’élever le sens artistique, réunir toutes les forces créatrices du pays et ainsi créer un « art global ». Gustav Klimt s’affirme comme leur porte-parole.
Ce programme, très largement ouvert et favorablement accueilli, se répercute également dans d’autres domaines via de jeunes personnalités : Malher pour la musique, Hoffman pour les arts décoratifs, Rilke pour la littérature et même la psychanalyse avec l’intérêt porté par Freud.
Ce désir d’émancipation du carcan académique de l’art apparaît partout en Europe. En France et en Belgique, la Sécession se nomme « Art nouveau » et se voit comme un mouvement de réaction opposé à l’impressionnisme. Le style Liberty voit le jour en Italie, en Grande-Bretagne, le nouveau courant issu du mouvement « Arts and Crafts » du designer textile William Morris continue de se développer.